2022 - "Tango" Biloup 30 - La Rochelle, Lochboisdale (Les Hébrides), La Rochelle ...

J'étais parti avec l'idée que je n'aurai pratiquement pas d'été 2022 : ce fut le cas ! avec beaucoup de pluie, de vent et de froid (alors que mes copains de La Rochelle m'indiquaient 40°, pour moi c'était souvent en dessous de 10° !). Mais ce fut un été exceptionnellement mauvais en Écosse.

 

Ce qui m'a le plus enchanté lors de ce périple, ce sont les rencontres avec les Ecossais. J'ai sans doute eu beaucoup de chance car sur les pontons je me suis retrouvé plusieurs fois avec des gens d'une incroyable gentillesse, et j'ai passé avec eux des moments lumineux.

Côté nav, le jeu avec les courants est souvent amusant (et parfois exaspérant !). Et ce qui est un peu magique en juillet et août là-bas, c'est que les ports ne sont pas surchargés.

Par ailleurs, il y a tant de criques et de lieux un peu perdus où l'on peut mouiller que j'ai éprouvé un fort sentiment de liberté dans ces magnifiques îles des Hébrides.

 

Parti en solo de La Rochelle le 18 mai sur mon Biloup 30 TANGO, j'arbore fièrement le pavillon du BBC depuis le départ, en ayant suivi le parcours : Île d'Yeu, Belle Île, Audierne, Aber Ildut, traversée de la Manche super facile, petit stop aux Scilly (sans descendre du bateau), puis Crosshaven (Cork), Dunmore East, Arklow, Dun Laoghaire (Dublin) et enfin Bangor (Belfast).

Globalement, je suis enchanté de faire un tel périple, dans des zones qui voient en général des bateaux avec pavillon français de plus grande taille. TANGO marche très bien (sauf vent AR et mer formée) et c'est un plaisir d'être à son bord quand il taille sa route avec une grande vaillance. Pour moi, voir devant en étant dans le carré est un énorme avantage (surtout en solo). De plus par ici, ce n'est pas la canicule (souvent 10 à 12°) - et le confort d'une traversée de la Manche sans mettre le nez dehors me restera un grand souvenir (à l'époque, l'eau se contentait de rester dans le longeron et je ne savais ce qui allait m'attendre au large de l'Irlande...).

 

J'y suis actuellement un peu bloqué par un vent fou et par un problème qui m'a donné bien des soucis ces derniers temps : TANGO prend l'eau ! Depuis Arklow, je me trouve contraint d'écoper en cours de nav (ce qui est difficile car la mer est souvent mauvaise) et au total j'ai remis à la mer environ 200 litres d'eau de mer.

 

J'ai pu assurer l'étanchéité de tous les passe-coque sauf celui du refroidissement moteur. Et je crois bien que le coupable est là. Vanne moteur fermée, au port, il ne rentre presque pas d'eau mais j'ai commis l'erreur de naviguer depuis un mois avec la vanne moteur ouverte et j'ai constaté trop tard, en mer, que le longeron central, sous le plancher au pied de la descente, se remplissait d'eau, une eau qui déborde sur les planchers et dans les équipets bas du fait de la gîte (souvent très importante car les vagues font faire la java à TANGO) et elle finit par arroser toute la partie basse arrière du carré.

La grande trappe ronde sur le dessus de ce longeron, à peu près au milieu, donc juste au pied de la descente, donne l'impression d'être prévue pour être étanche mais l'eau passe par les côtés et le bateau finit par se retrouver avec un vrai parquet flottant !

 

Il ne me semble y avoir aucun moyen d'intervenir sur le passe-coque de l'eau moteur à partir de l'intérieur du bateau. De plus, pour rendre le problème plus sioux, je crois qu'il y a un espace de 2 cm environ entre le fond de la cuve sous le moteur et la coque elle-même. Selon moi, il est possible, sur TANGO, que ce passe-coque ne soit pas tout à fait étanche. L'eau arrive donc par cet espace de 2 cm qui donne sur le volume dans le longeron, et ensuite finit par tout inonder en passant par les côtés. Il est aussi possible que la fuite se produise dans la partie basse de la vanne (cela expliquerait que vanne fermée beaucoup moins d'eau ne parvienne à rentrer).

Ma dernière nav de 22 heures qui me conduisait à Bangor …

Dans une mer difficile et un vent de l'AR qui donnait à TANGO un roulis dingue, m'ayant laissé des souvenirs parfois désagréables, j'ai essayé de trouver non pas une solution mais une parade :

1) je vais naviguer vanne fermée,

2) j'ai percé deux trous (de 8 mm) dans la cloison avant de la cuve sous le moteur pour que l'eau du longeron se déverse dans cette cuve plutôt que d'inonder sous les planchers.

 

La pompe de cale aura donc un peu plus de travail que d'habitude (il n'y a jamais beaucoup d'eau dans cette cuve, donc elle passe son temps à se reposer).

 

J'ai bouché ces trous avec deux pitounes pour contrôler le sens de passage de l'eau (et ne les retirerai que pour faire l'équivalent de l'écopage que j'ai fait pendant des heures).

Si les conditions s'améliorent, on partira dans deux ou trois jours pour l'île d'Islay en Ecosse et le pavillon BBC pourra alors être arrosé au whisky !

J'apprends beaucoup au fil de ces 40 jours de nav.

Il m'a fallu cinq années pour mettre TANGO à ce que je considère un niveau acceptable de sécurité et d'autonomie.

 

Ce dernier objectif semble atteint car je n'ai jamais eu besoin de me brancher à une prise de quai ni de mettre en route le moteur pour recharger les batteries (je fais pourtant souvent des navs de nuit qui ne sont pas idéales pour le panneau solaire).

 

                                                               Christian ESCULIER - Biloup 30 "Bangor" La Rochelle

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