Rassemblement BBC à l'Aber Wrac'h du 22 au 25 Juin 2017

Cette année les Biloups avaient prévu de se retrouver à l’Aber Wrac’h, avec comme programme, la visite de sa rivière, de l’Aber Benoit et le Phare de l’ile Vierge.

Le lundi19 juin, nous devions retrouver à Lesconil, La Désirade et Jad en provenance de Port la Forêt, Bagam de la Trinité et Pêcheur de rêves de Conleau. 
Les 4 bateaux sont au rendez-vous.
Un traditionnel pot sur le ponton et un dîner tous ensemble à la cantine (restaurant sur le port) . 
On passera une soirée sympa tous très contents de se retrouver.

Mardi 20 Lesconil/Sainte-Evette.
Départ à 7h au moteur, sans vent, dans le brouillard, route vers Sainte-Evette où l’on doit retrouver Janaïna.

Après le passage  de la pointe de Penmarc’h le ciel se dégagea et un petit vent nous permit de hisser les voiles.

A hauteur  de Saint Guénolé, nous avons eu la chance d’avoir des compagnons de route, une cinquantaine de dauphins nous firent la fête avec des ballets en tout genre. Cela dura près d’une demi-heure.
A  Sainte-Evette, le traditionnel apéro du soir se fit sur " Baggam " le pauvre bateau a dû se demander ce qui lui arrivait " 11 personnes à bord, le verre à la main "

Mercredi 21  Sainte-Evette/Camaret ;

Départ 7h. Dans  le brouillard au moteur (visibilité 50m), jusqu’au chenal du Toulinguet où l’on put de nouveau hisser les voiles pour arriver sur Camaret. 

 

Mais au départ de Sainte-Evette, Michel a un problème avec Janïna (Biloup 77) ...

par : Gildas Jouve "Pêcheur de rêve" B89.

 

Homme amariné depuis de très nombreuses années, naviguant seul sur son Biloup77 (Janïna), et qui en quelques jours, nous fit passer de l’angoisse à l’éclat de rire, par une succession de situations où chacune d’elles peut paraitre surnaturelle ou de l’ordre du défit.

 

 

Il est 19 heures, nous sommes à Sainte-Evette, 5 équipages de Biloup prennent l’apéro sur Baggam. Nous avions établi le programme de navigation du lendemain pour se rendre à Camaret.

 

En retournant à bord de Pêcheur de Rêves, je jette un coup d’œil sur l’embarquement des copains dans leurs annexes, ces dernières avaient profité que nous trinquions pour s’emmêler et faire des nœuds. J’aperçois Michel comme un pantin en équilibre instable, essayant de monter dans sa prame. Imaginez-vous ces embarcations légères, qui n’ont d’équilibre que lorsque vous êtes installé au milieu et que tous mouvements intempestifs n’ont comme seul désir de vous précipiter au «bouillon».

 

 

«Ce n’est pas possible, il va se mettre à l’eau», lui dont la rondeur vaut bien la mienne, et non! Comme une plume il rattrape l’équilibre, après que les plats-bords aient frôlé la surface de l’eau.

 

Je suis passé de l’angoisse du copain à l’eau, au rire de la situation (tombera, tombera pas ?...)

 

Je ne pensais pas à ce moment que ce serait une simple anecdote à côté de ce qui se produirait les jours suivants.

 

Le lendemain matin, dans le brouillard, en quittant le mouillage je n’aperçois que 2 bateaux, les 2 autres seraient-ils déjà invisibles? Devant nous Jad et Bagam font demi-tour. Je me précipite sur la VHF, me rappelant que l’on était convenu de se brancher sur le canal 72.

 

 

Michel a un problème, on retourne pour l’attendre, Alain est déjà sur place et s’est mis à couple de Janïna, car Michel n’est «pas à sa main» pour couper le bout !...

 

Gildas: Que lui arrive-t-il?

 

Gérard: en démarrant Michel a enroulé le bout de son annexe dans l’hélice et sa prame est coincée sous son bateau.

 

Après avoir sectionné le bout, libéré l’annexe vidée avec un seau, amarrée par un voisin (sur le mauvais numéro de mouillage), on voit passer Michel.

 

 

De nouveau en VHF

 

-a-t’il pu libérer le bout?

 

-non ce dernier est toujours dans l’hélice.

 

-mais comment va-t-il faire?

 

-Michel à un moteur annexe fixé sur sa jupe, c’est un 6 ch, il va avancer moins vite forcément.

 

Naturellement on se met à le suivre, toujours en plein brouillard, qui ne nous quittera pas jusqu'à l’arrivée à Camaret. C’est curieux ce n’est pas la direction compas prévue, une rapide vérification permet de constater que l’on va droit à la côte!

 

En sortant de la cabine j’aperçois Jad, Baggam et la Désirade qui ont modifié leur route, enfin Janïna fait de même.

 

 

Michel nous déclara par la suite: Oui, j’étais au téléphone avec Alain, je ne faisais pas attention!

 

Faudra-t-il proscrire le téléphone en bateau à l’image de l’automobile?

 

 

La VHF retentit de nouveau: La Désirade à la flottille, faites votre route, moi je reste à proximité de Janïna qui avance moins vite, 2.5 nds en surface mais 5.5/6 nds sur le fond, nous serons au Raz pour l’étal.

 

Plus tard: Communication entre Alain et Michel

 

Alain: Allo Michel, sur le traceur je viens de passer la Plate, je n’ai rien vu dans la brume, qui s’est épaissie.

 

Michel: moi non plus. Ah, si, je la vois !! (éclairée par le seul rayon de soleil de la journée) tiens, c’est curieux, elle est à ma gauche??....

 

Alain: ce n’est pas possible, tu es du mauvais côté. Michel tu m’entends? Michel, je suis déjà passé, impossible de faire demi-tour, je ne pourrai pas lutter contre le courant (9.5 nds sur le fond).

 

Dans le téléphone retentit un bruit… gloup, gloup, gloup.

Alain imagine le pire, à cet instant il pense appeler le cross … son téléphone se coupe avant la réponse de Michel?...

 

 

Il attend malgré tout quelques secondes et la voix de Michel réapparait… ouf : ça passe, tout va bien, Janïna danse, ça brasse dans tous les sens, il y a de gros creux, le bateau s’est mis à tourner en rond le moteur ayant pivoté de 90°. Avant que je comprenne il a fallu quelques longues secondes, mais même pas peur je n’avais pas le temps, je me souviens que les pêcheurs passent par là, tu vois moi aussi!

 

Je n’aurai même pas pu appeler le cross pour la simple raison, que je n'avais pas encore lu le mode d'emploi de la VHF.

 

Compte tenu des cailloux, des remous, des courants décalés de la zone et en plein brouillard (50 m de visibilité), il fallait le faire!

 

 

Nous sommes tous réunis sur le quai de Camaret pour l’arrivée de Janïna. A quelques mètres du ponton, le moteur de Michel cale et ne veut pas redémarrer (serrage); mais sur sa seule erre, JanÏna arrive à bon port.

 

Yves (contre une promesse de Ty-punch) plongea pour libérer le filin toujours dans l’hélice.

Michel, tu ne nous fais plus de blague comme ça!

 

Mais vous voyez tout va bien, Janïna (nom de la déesse de la mer au Brésil) s'amuse à me mettre dans des situations abracadabrantesques, lorsque tout parait perdu et comme malgré tout elle m'aime bien, elle me sauve.

 

Il lui arrivera d’autres mésaventures avec ses moteurs, sans conséquence.

 

 

Une petite dernière: de retour à Sainte-Evette après s’être amarré, Alain (le seul à avoir son annexe à poste) reçoit un nouvel appel de Gérard:

 

«Michel a largué la prame, il a bien les avirons mais a oublié les dames de nage dans le bateau, il a pu s’accrocher à une bouée, est-ce que tu peux aller le chercher, car sans dames de nage il tourne en rond, impossible de regagner son bateau!!!

 

En 50 ans de navigation j’avais déjà rencontré des situations particulières, là Michel tu as fait très fort… mais tu as ouvert une «nouvelle voie aux plaisanciers » entre le phare et la plate … grâce à JANÏNA!!!

 

 

 

                                                                                                                 

 

Jeudi 22 Camaret/Aber Wrac'h : Très beau temps, mais petite brise ...

Vendredi 23  le matin :
 La remontée de l’Aber-Wrac’h et de l’Aber Benoit, si différentes… l’une austère, sauvage, encaissée, bordée de petites anses, où  apparait à travers la brume un trois mats (Le Bel Espoir du Père Jaouen), caché comme au temps des corsaires,

l’autre plate couverte de grands bancs de sable, rayonnante, donnant l’impression d’un petit paradis. Les deux mettent à profit leurs longues berges pour étendre leurs parcs ostréicoles.

 L’après-midi, on embarque de nouveau sur la vedette rapide pour la visite du phare de l’ile Vierge, le plus haut d’Europe. De sa tourelle la vue est magnifique,  les photos prises en témoignent et je manque de mots pour  les décrire.  Il faut les monter ces 397 marches !  C’est un spectacle  de voir se lancer ces escaladeurs à l’assaut de ce colimaçon. Les plus gaillards attaquent de pied ferme, les autres font des étapes régulièrement pour retrouver leur souffle.

La descente vaut aussi son pesant d’or, là ce n’est plus le souffle qui est en manque mais le craquement des genoux, l’arthrose de hanche, le mal de dos… qui vous rappellent que si le spectacle est sublime, pour le mériter il faut payer de sa personne. Avant de reprendre le bateau les quelques minutes sur l’Ile au milieu de cette nature  si belle sont un moment de bonheur.

Pendant le trajet un petit détour au milieu des rochers nous  permit  de contempler des phoques gris en pleine sieste.

Samedi 24  Journée calme avec pour midi un déjeuner commun sous forme «  d’huitres partie ». Une caisse de 31 douzaines d’huitres n°3, de quoi  permettre aux débutants de se lancer dans la bagarre avec des coquilles réfractaires  qui ne veulent  pas se laisser faire et aux initiés de s’en donner à cœur joie. Une belle tablée dans la salle de l’UCPA  de l’Aber-Wrac’h, huitres et vin firent leurs effets et les chants marins finirent d’égayer notre chaleureuse assemblée.

Le soir, le traditionnel diner au restaurant  "le Captain" clôtura nos 2 jours d’amitié.

Dimanche 25  Séparation des flottilles pour les uns  vers le nord et  pour les autres un objectif Camaret où l’on doit retrouver nos amis de l’ANPLF qui remontent de Port la Forêt pour dîner et passer la soirée ensemble, avant de reprendre chacun sa route.

Merci à "Eol Ar Mor" pour la conception de sa carte postale

Écrire commentaire

Commentaires: 0